Affaire du Môle-St-Nicolas (1891) : Firmin fait échec au plan américain d’y établir une station de charbon

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En 1902, le vieux Nord Alexis, déjà parvenu au soir de sa vie, est nommé Président d’Haïti en lieu et place du candidat Anténor Firmin qui a marqu▲ son temps… Tan pi pou nou si nou kontinye ap fè betiz an 2021, ap mache tèt anba. Tan pi si nou kontinye pran kk poul pou jòn ze! Gade byen figi mounn ki di yo se chèf jodi-a ?

Coin de l’histoire

L’ Article 12 de la Constitution de 1805 reproduit dans tous les autres textes constitutionnels d’Haïti, a été finalement supprimé dans la Constitution de 1918, écrite depuis l’étranger et adoptée par referendum.

Article 12.

Aucun blanc, quelle que soit sa nation, ne mettra le pied sur ce territoire, à titre de maître ou de propriétaire et ne pourra à l’avenir y acquérir aucune propriété.

Jeudi 25 mars 2021 ((rezonodwes.com))–Dans les années 1880, les Etats-Unis étaient à la recherche d’un site stratégique dans la Caraïbe pour établir une base navale et une station de charbon en vue du contrôle, de là, de l’Amérique Centrale durant la construction du Canal de Panamá, de renforcer la doctrine de Monroe et d’affronter le défi de l’ influence européenne dans la région. Le Môle Saint-Nicolas, situé à la pointe de la péninsule du nord-ouest d’Haïti, est bien pourvu pour cette fin.

Les Etats-Unis commencèrent à négocier avec le gouvernement haïtien pour la location de ce territoire, d’ abord à travers ses envoyés diplomatiques en Haïti, Frederick Douglass, et subséquemment à travers l’Amiral Bancroft Gherardi, dont l’implication suggère la menace de la force militaire. Le gouvernement américain demanda un accès exclusif à cette portion du territoire haïtien pour les Etats-Unis à l’exclusion de toutes les autres nations.

En résistant à la fois aux pressions diplomatiques et militaires, Firmin en dernier lieu rejeta la demande, en basant son refus sur la Constitution d’Haïti et invoquant l’adhésion inflexible de la nation aux principes de la souveraineté nationale.

L’élégance diplomatique et ferme du passage de la lettre envoyée par Firmin à l’Amiral Bancroft Gherardi  met l’ accent sur  l’esprit nationaliste haïtien :  « Acceptant votre demande comme exprimée dans une telle clause équivaudrait, aux yeux du Gouvernement  d’Haïti, à un outrage à la souveraineté  nationale de la République aussi bien qu’une violation  flagrante de l’Article 1 de notre Constitution ; Car, en renonçant au droit à disposer librement  de son territoire, [Haïti] donnerait tacitement son accord à une aliénation de ce territoire dans le futur ». (M. Roosevelt et Haïti, 499).

La fameuse affaire du Môle Saint Nicolas (1891)  illustre assez  dramatiquement la  résolution  patriotique de Firmin – Ministre des Affaires Etrangères (1889-1891) – de  préserver la souveraineté et l’intégrité  territoriale du pays. L’issue de cette affaire  témoigne de la capacité  diplomatique de Firmin, de ses habiletés à défendre les intérêts  d’Haïti contre les ambitions impérialistes des Etats-Unis tandis que, comme il l’explique dans Diplomate et Diplomatie  (1899,  cité  par  Georges J. Benjamin, 1960) « on cherche à maintenir de cordiales relations avec Washington, la pièce maîtresse de nos relations internationales » (88). 

ouvrages de référence :
Firmin et les Etats-Unis par Asselin Charles
M. Roosevelt,  Président des Etats-Unis et la République d’Haïti  (1905)
L’Effort dans le mal (1911)

recherches : cba

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