Flashback | Haïti – Parlement dissout en 1917 ensuite rétabli jusqu’en 1930 ?

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Dissolution programmée du Parlement en janvier 2020 mais sa date de rétablissement est dans l’impasse, car nous ne sommes plus en 1917. Les nouveaux Conzes font de la politique de l’autruche. Tou’t kò yo deyò lè’ yo panse mounn pa wè yo.

Quand le parlement dérange, il s’ auto-dissout et des Conzés, du genre de Jovenel Moise, Joseph Jouthe ou encore un certain Claude Joseph, sont toujours mis en place pour l’exécution du sale boulot. Jovenel Moise a terminé avec ses décrets et arrêtés en folie, maintenant place à la nomination des « parlementaires » pour une 51ème législature de la honte, à travers des élections-Dermalog, à défaut de les nommer par décret ou donner libre cours au ministère de l’Intérieur, à la Roger Lafontant, de faire les choix.

Quelle est bien longue la traversée du désert et un siècle plus tard, mais apparemment cela n’a pas suffit !

Mercredi 26 août 2020 ((rezonodwes.com))-Nous sommes en 2020. Pardon 1917. Les représentants des États-Unis ont exercé leur droit de veto sur toutes les décisions gouvernementales en Haïti, et les commandants du corps des Marines ont servi d’administrateurs dans les villes de province. Les institutions locales ont cependant continué à être dirigées par des Haïtiens, comme l’exigeaient les politiques mises en place sous la présidence de Woodrow Wilson.

le dernier parlement d’hommes intègres : Election de Dartiguenave

Conformément à ces politiques, l’amiral William Caperton, le commandant initial des forces américaines, a demandé à Rosalvo Bobo de s’abstenir de se présenter à l’assemblée législative comme candidat à la présidence. Philippe Sudre Dartiguenave, le président mulâtre du Sénat, a accepté la présidence d’Haïti après que plusieurs autres candidats eurent refusé par principe.

En 1922, Louis Borno a remplacé le Conzé Sudre Dartiguenave, qui a été contraint de quitter son poste « pour avoir repoussé l’approbation d’un prêt de consolidation de la dette de l’Indépendance« . Borno a gouverné sans le bénéfice d’une législature (dissoute en 1917 sous Dartiguenave) jusqu’à ce que des élections soient à nouveau autorisées en 1930 par les américains. Les tweets de mardi soir de l’ambassade américaine en ont l’air, opinent plusieurs leaders de l’opposition. Claude Joseph les a repris tous en chœur. et à cœur.

la mise en place du système qui a accouché Jovenel Moise

Avec Sudre Dartiguenave, nèg nan Nippes, une figure de proue installée au Palais national et d’autres institutions maintenues en forme sinon en fonction, Caperton déclare la loi martiale, une condition qui persiste jusqu’en 1929. Et à la date du 7 février 2021, nous pourrions revivre une situation similaire. Souvenez-vous de l’armée embryonnaire de Jovenel Moise. Atansyon pa kapon !

Un traité adopté par la législature haïtienne en novembre 1915 accorda une autorité supplémentaire aux États-Unis. Ce traité permettait à Washington d’assumer le contrôle total des finances d’Haïti et donnait aux États-Unis la seule autorité sur la nomination des conseillers et des administrateurs judiciaires. Le traité a également donné aux États-Unis la responsabilité d’établir et de gérer des programmes de santé publique et de travaux publics et de superviser les affaires gouvernementales courantes. Le traité a également créé la Gendarmerie d’Haïti, une mesure qui a été reproduite plus tard en République dominicaine et au Nicaragua. La gendarmerie a été la première force militaire professionnelle d’Haïti, et elle devait finalement jouer un rôle politique important dans le pays.

Dissolution du parlement et ceci jusqu’en 1930, le pourquoi ? Jovenel Moise voudrait nous ramener en 1917 avec une constitution dans sa poche.

En 1917, le président Dartiguenave a dissous le corps législatif après que ses membres eurent refusé d’approuver une constitution apparemment rédigée par le secrétaire adjoint de la marine des États-Unis, Franklin D. Roosevelt. Un référendum a ensuite approuvé la nouvelle constitution (par un vote de 98 225 contre 768), mais appliqué par décret en 1918. Généralement un document libéral, la constitution permettait aux étrangers d’acheter des terres. Dessalines avait interdit la propriété foncière aux étrangers, et depuis 1804, la plupart des Haïtiens considéraient la propriété étrangère comme un anathème.

L’occupation d’Haïti a poursuivi après la Première Guerre mondiale, malgré l’embarras qu’elle a causé à Woodrow Wilson lors de la conférence de paix de Paris en 1919 et l’examen d’une enquête du Congrès en 1922. En 1930, le président Herbert Hoover s’est inquiété des effets de l’occupation, notamment après un incident survenu en décembre 1929 aux Cayes, au cours duquel des marines ont tué au moins dix paysans haïtiens lors d’une marche pour protester contre les conditions économiques locales.

Hoover a nommé deux commissions pour étudier la situation. Un ancien gouverneur général des Philippines, W. Cameron Forbes, dirige la plus importante des deux. La Commission Forbes a loué les améliorations substantielles apportées par l’administration américaine, mais elle a critiqué l’exclusion des Haïtiens des postes de véritable autorité au sein du gouvernement et de la police, qui est devenue la Garde d’Haïti.

En termes plus spécifiques, la commission a également affirmé que « les forces sociales qui ont créé [l’instabilité] sont toujours présentes – la pauvreté, l’ignorance et l’absence de tradition ou de désir d’un gouvernement libre et ordonné« .

L’administration Hoover n’a pas appliqué entièrement les recommandations de la Commission Forbes, mais le retrait des États-Unis était déjà bien entamé en 1932, lorsque Hoover a perdu la présidence au profit de Roosevelt, l’auteur présumé de la dernière constitution haïtienne. Lors d’une visite au Cap Haïtien en juillet 1934, Roosevelt réaffirme un accord de désengagement d’ août 1933. Le dernier contingent de marines part à la mi-août 1934, après un transfert officiel d’autorité à la Garde. Comme dans d’autres pays occupés par les États-Unis au début du XXe siècle, l’armée locale était souvent la seule institution cohérente et efficace qui restait après le retrait pour veiller sur les grains.

ouvrage consulté :
Haiti: A Country Study

par Richard A. Haggerty, ed. Haiti: A Country Study. Washington: GPO for the Library of Congress, 1989.

recherches et rédaction : cba

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