Le billet de la Rédaction : « le dévergondage de la campagne électorale »

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Le président François Duvalier quoique par la suite, il se révélât être un homme fort, en arrivant à s’imposer au Palais national, dès 1958, ne fut pas parti d’une campagne électorale d’une arrogance insupportable. Il n’affichait aucun comportement qui véhiculait la défiance de l’autorité établie. Par ailleurs, la société ne lui reconnaissait, à l’époque, d’aucun dossier de suspicion de corruption ou de blanchiment d’argent ou d’association de malfaiteurs qui lui aurait valu de garder, indéniablement, la tête toujours baissée. « La femme de César ne doit pas être soupçonnée ».



A mesure que les parlementaires s’affichent dans les séances, quand ils ne parviennent pas à infirmer quorum, moins les campagnes électorales deviennent passionnantes. Les billets parlent. Les débats idéologiques absents, la démagogie présente. Le mensonge pue. D’une part, c’est le le dénûment des valeurs avec l’exhibition cynique de forces de défiance; de l’autre, le dévoilement d’intimité honteuse de sous-vêtements,  et ces signes de déliquescence sont les manifestations d’une société démissionnaire cédant la place à des qui mieux mieux. Et le résultat, pour comble de malheur, les théoriciens seront toujours tenus à l’écart. Le pays se languit de ses plus capables.



En Haïti, bien avant 1964, presqu’à la date de la suppression du poste de Sénateur de la République, le parlementaire a été une personne de référence, une personne morale et respectable. Quand il élève sa voix, c’est pour mieux faire passer ses idées devant un hémicycle, par la défense des desiderata de ses mandants sans déshabiller les mots, voire son corps en public. Ce comportement de dévergondage de la campagne électorale est condamnable. C’est l’honneur de toute une communauté, un pays qui est souillée. Sa représentativité est mal perçue ailleurs. Surtout quand vous êtes facilement remplaçable, il faut épargner à la nation cet état dépressif, caractéristique d’un cerveau en mal d’oxygène pour atteindre un niveau de réflexion acceptable par tous.




S’il arrive qu’un candidat sache mieux faire quelque chose d’autre avant d’être ou de devenir un élu du peuple, rien ne lui empêche de manifester cet atout. A la condition que le comportement nouvellement affiché, ne vienne pas dévaloriser la fonction, car il prend des années d’études pour apprécier les valeurs et respecter les limites de son pouvoir. Il n’y a pas à sortir de cela, liberté et licence sont deux mots distincts. Quand vous avez pris la liberté de commettre des actes répréhensibles notoires dans une société, la licence de vos propos devrait vous être enlevée, et vous n’avez plus le droit de venir haranguer la foule. Tant pis si le dévergondage de cette campagne électorale vient à armer l’impunité. Oublier la faible lueur d’espoir aperçue de loin au bout du tunnel !

 

 

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