Dossier diaspora 1.50$ – 5¢ : Portrait de celui qui a porté plainte contre les dirigeants haïtiens!

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Portrait:  Qui est ce membre de la diaspora haïtienne à l’origine de cette  inexplicable manifestation  de confiance d’entreprises multinationales dans la justice haïtienne  ?

Mardi 18 juin 2019 ((rezonodwes.com))– Dans un mémorandum déposé le 15 mai 2019 dernier au greffe du tribunal de New York en opposition à la plainte amendée du 24 Avril 2019 des membres de la diaspora haïtienne aux États-Unis, elles ont toutes déclaré leur « flamme « à la justice haïtienne ( tournant le dos, pour une fois, à la justice américaine ) et veulent remettre leur destin entre les  faibles et très dépendantes mains de juges haïtiens. Mais qui est cet homme dont l’action judiciaire aux USA serait à l’origine de cette inexplicable manifestation de confiance de Western Union, Digicel, Unibank, Unitransfer et CamTranfer dans le système judiciaire haïtien ?

Par Montaigne Marcelin

Son nom , c’est Odilon S. Celestin,. Il est l’un des plaignants dans l’affaire Celestin &Al Vs Martelly & Al qui se trouve par devant le tribunal du district Est de New York.

Odilon Celestin est né dans la ville de Borgne située dans la partie nord d’Haïti, où  il a passé les dix neuf (19) premières années de sa vie jusqu’à ce que ses parents l’envoient à Port-au-Prince pour aller à l’école en 1994.

Il a commencé à travailler en  Haïti en 1995, alors que ses parents n’avaient plus les moyens de payer  ses études car ils devaient s’assurer que ses autres frères et sœurs reçoivent au moins une éducation de niveau primaire.

 Odilon a fait un certain nombre de petits boulots pour subvenir à ses besoins jusqu’à ce que il ait décroché un emploi en 1996 chez PromoBank, qui était en train de construire son siège social à Port-au-Prince.

Il était responsable de la négociation, de l’achat et du paiement de tous les matériaux de construction et de l’équipement à cette banque À ce titre,  il avait accès à d’importantes sommes d’argent. Un agent de sécurité du chantier, Jean Moreau, qui savait qu’il avait accès aux fonds, l’a approché et voulait qu’il viole la confiance de son employeur en gonflant les prix du matériel et de l’équipement et en partageant avec lui les fonds conservés dans cette entreprise.

Odilon a refusé d’obtempérer et Moreau a décidé alors qu’il allait lui faire subir un mauvais sort . Un jour,  Moreau a sorti son arme et a tenté de lui tirer dessus mais, d’une manière ou d’une autre, l’arme ne s’est pas déclenchée et  Odilon  a pu s’échapper et aller signaler l’incident à la police.

Cependant, Jean Moreau avait un cousin dans la police qu’il avait appelé pour faire un faux rapport, affirmant que c’était Odilon Celestin qui voulait attenter à ses jours.

Il a  été , sur la base de ce faux rapport, arrêté et envoyé en prison où il est resté 15 jours sans voir un juge, en dépit  du fait que la Constitution et les conventions internationales  exigent que toute personne arrêtée doit être traduite par devant un juge dans les 48 heures. Aucun processus judiciaire normal n’a été suivi dan son cas et il n’a bénéficié de la protection d’aucun défenseur public.

Son père s’est rendu à Port-au-Prince et s’est vu refuser l’accès à son lieu de détention pendant plusieurs jours. Le père a obtenu sa libération en versant à un juge la somme de 50 000 gourdes (l’équivalent de 535 USD avec le taux de change actuel, mais 1 250 USD en 1996). Il n’a  jamais vu une salle d’audience, encore moins un juge. Il n’y avait même pas un semblant de processus judiciaire. Il a été libéré sans excuses ni compensation pour avoir été accusé injustement et emprisonné sans aucune procédure régulière.

Il a  expliqué à son père la raison de sa prison et l’a informé des menaces de mort de Jean Moreau . Inquiet pour ma sécurité, son père l’a aidé à gagné clandestinement les Bahamas pour échapper aux menaces de mort. Des Bahamas, il s’est rendu aux États-Unis où le gouvernement des États-Unis lui a accordé l’asile et il est devenu citoyen américain le 30 juin 2011.

Aujourd’hui, Odilon est  propriétaire d’une entreprise aux USA qui emploie plusieurs personnes dans la communauté haïtienne.

 Son histoire aux USA ressemble à celle de beaucoup d’autres compatriotes . Dès son arrivée au pays de l’Oncle SAM,  Odilon a commencé à travailler et  à envoyer de l’argent  à ses parents et à  ses huit (8) frères et sœurs. L’argent qu’il envoie en Haïti aide à éduquer ses nièces et ses neveux.

Aux États-Unis il écouté et regarde principalement des radios haïtiennes et des émissions de télévision diffusées aux États-Unis. Il dit avoir été soulagé d’entendre la promesse de campagne de Michel Joseph Martelly de fournir l’éducation physique et universelle à tous les enfants en âge d’aller à l’école primaire en Haïti.

Odilon affirme avoir entendu Michel Joseph Martelly  à plusieurs reprises dire qu’un impôt spécial avait été mis en place sur les transferts de fonds à destination et en provenance d’Haïti, ainsi que sur les transferts internationaux et appels téléphoniques pour le fonds de l’éducation. Michel Joseph Martelly avait promis une éducation gratuite à tous les enfants de l’école primaire avec la collecte de 1,50 USD sur les transferts d’argent et de 0,05 USD par minute sur les appels téléphoniques.

 Il a commencé à payer les 1,50 USD et les 0,05 USD environ vers le mois de juin 2011. Il  a payé et continue à payer les frais, car on lui dit que ce sont des taxes obligatoires pour financer un programme d’éducation gratuit mis en place par l’accusé Michel Joseph Martelly.

Il  est obligé de payer un supplément de 1,50 USD chaque fois qu’il envoie de l’argent à ses proches. Qu’il s’agisse d’un contrat avec Westem Union, CAM et / ou Unitransfer, aux États-Unis, la somme de 1,50 USD  lui est  enlevé.

L’originaire de Borgne est également obligé de payer 0,05 dollar US chaque fois qu’il appelle ses proches pour leur communiquer le numéro du virement. Une carte téléphonique de 2 dollars US lui donnait 20 minutes pour appeler Haïti. Après la mise en œuvre de la taxe illégale, le nombre de minute de la carte a été réduit à seulement sept (7).

« La perception des frais ne  me préoccupait pas beaucoup car, toute ma vie , dit-il, j’ai toujours su que l’éducation est la clé qui ouvre la voie à des opportunités et permet à un peuple de sortir de la pauvreté. « 

 « Ce fut une expérience déchirante, explique t-il au juge dans une déclaration écrite, lorsque j’ai  appris que les fonds collectés étaient utilisés à des fins non liées à l’éducation des enfants d’Haïti, y compris mes neveux et nièces. « 

Il estime avoir été trompé avec beaucoup d’autres compatriotes par l’accusé Martelly, qui a juré non seulement de respecter et de faire respecter la Constitution haïtienne, mais également de garantir le bon fonctionnement des institutions du pays.

« Me sentant impuissant et continuellement victime, j’ai  retenu , écrit -il dans la dite Déclaration , les services des avocats Marcel P. Denis et de Rodney Austin pour enquêter plus en détail  sur la légalité de la collecte de 1,50 USD et de 0,05 USD aux États-Unis. « 

Vers janvier 2012, moins de six (6) mois après le début du programme dit « éducation gratuite « , il a appris que plus de vingt (20) millions de dollars avaient été perdus grâce aux fonds générés par la collecte de 1,50 USD et de 0,05 USD.

 En outre, il a entendu dire que l’accusé Martelly et ses complices avaient détourné des fonds non seulement du « programme d’éducation gratuit » généré par l’ordre présidentiel et des circulaires, mais également ceux  du programme Petrocaribe institué par le regretté Hugo Chavez du Venezuela.

 Ses avocats lui ont informé que les documents, l’ordonnance présidentielle et les circulaires, étaient non seulement des actes administratifs sans effet contraignant pour le grand public, mais qu’ils avaient également été adoptés en violation des lois haïtiennes.

Il a examiné les actes administratifs – ordonnance présidentielle et circulaires – avec ses avocats, et les mots éducation et impôt ne sont pas mentionnés du tout dans aucun des documents qui constituent la base de la collecte de 1,50 USD et de 0,05 USD.

Après avoir examiné les documents, il est convaincu que la collection était un projet orchestré par  Martelly, les opérateurs de transfert de fonds Western Union, CAM, Unitransfer aux États-Unis, et les entreprises de télécommunications-Unigestion Holdings, SA d / b / a comme Digicel Haiti  et Natcom SA.

Odilon Celestin a porté plainte contre Joseph Michel Martelly, Jocelerme Privert, Jovenel Moïse, Western Union, Digicel, Natcom, Unibank, Unitransfer, CamTransfer et le Gouvernement Haïtien par devant le tribunal du District Est de New York. Il les accuse d’avoir conçu, orchestré ou participé à un Stratagème visant à escroquer et frauder la diaspora haïtienne.

En outre, il dit avoir lu dans le New York Times que le propriétaire de Digicel, M. Denis O’Brien, renforçait le fait que « les taxes spéciales évaluées par l’accusé Martelly montrent la détermination du gouvernement à apporter une solution au peuple haïtien ».

 Dès le début, les accusés savaient , affirme t-il, que les frais ajoutés ne constituaient pas des taxes destinées à supporter l’éducation.

Les complices de Martelly  savaient très tôt , lit-on dans une déclaration écrite d’Odilon , que ce dernier avait détourné des fonds recueillis sous prétexte de dispenser une éducation gratuite aux enfants des rues d’Haïti.

Malgré les promesses de la défenderesse Digicel selon lesquelles une vérification serait effectuée pour déterminer comment et pourquoi les fonds ont été détournés, à ce jour, aucune vérification ni aucun rapport n’a été clairement établi pour montrer le montant que les opérateurs téléphoniques et de transfert d’argent ont collecté et remis à la défenderesse Martelly et complices,  lit-on aussi dans la déclaration écrite d’Odilon.

Odilon dit  avoir  également visionné de nombreux clips vidéo dans lesquels les  accusés ont admis avoir visé les citoyens des États-Unis et d’Europe afin de payer les prétendues taxes perçues dans le cadre du stratagème frauduleux visant à dispenser l’éducation gratuite en Haïti.

 L’acte trompeur et les pratiques des accusés sont répugnants sans aucun doute, mais il est encore plus troublé par le fait que son gouvernement, le gouvernement des États-Unis, permet aux accusés de perpétuer une fraude d’une telle ampleur sur ses citoyens et ses résidents.

 Maintenant, les accusés demandent au tribunal une ordonnance rejetant ma demande et veulent m’obliger à aller plaider en Haïti », un lieu que j’ai  fui parce que des gens en Haïti ont voulu  m’enlever la vie, écrit -il dans la déclaration déposée le 13 juin 2019 au greffe du tribunal de New York.

Sur la base de ses consultations avec ses avocats, les fonds recueillis aux États-Unis violent, selon lui, les lois antitrust des États-Unis. Par conséquent, lui et les autres membres du groupe subirions un grand préjudice , estime t-il , si ils  étaient forcés d’aller en Haïti où le système judiciaire corrompu, croit -il,  dispenserait les accusés de tout acte répréhensible.

À l’examen de la Constitution haïtienne, il est clair pour lui qu’aucun tribunal ordinaire en Haïti ne peut connaître de  sa demande.

 Je sais ,dit Odilon au juge en charge de cette affaire aux USA,  qu’avec le climat qui est créé en Haïti et le gouvernement actuel qui fournit des armes à feu et tout type de soutien logistique aux gangs pour assassiner et violer les droits de leurs adversaires , me forcer à aller, ainsi que les membres du groupe (tous citoyens et résidents des États-Unis) défendre mes droits reconnus en Haïti équivaudrait à signer ma condamnation à mort.

Sur la base des circulaires, les accusés Digicel, Unitransfer, Western Union et CamTransfer sont tenus de soumettre à la Banque Centrale  d’Haïti une copie des mêmes documents qu’ils soumettent aux autorités des États des États-Unis où ils sont autorisés à exercer leurs activités, continue t-il.

Tous ces accusés ont des agents et exercent leurs activités dans divers États des États-Unis, notamment à New York, en Floride et en Californie. Certains des accusés  offrent des services en ligne, dit M. Osilon Celestin.

 Unibank S.A., bien qu’il soit présumé être domicilié à Haïti, offre des services bancaires en ligne aux citoyens et résidents des États-Unis et facilite même les dépôts bancaires par l’intermédiaire de sa filiale Unitransfer aux États-Unis, écrit M. Celestin.

 « Les accusés , conclut Odilon Celestin , dans cette déclaration faite, sous peine de parjure , exercent leurs activités aux États-Unis et doivent être tenus pour responsables des actes illicites perpétrés contre  moi et les membres du groupe (tous les citoyens et résidents des États-Unis) aux États-Unis. « 

Source :Déclaration  écrite de Odilon S.  Celestin faite sous peine de parjure ,par devant le tribunal du District Est de New York le 10 juin 2019.

PLAINTIFFS MEMORANDUM OF LAW IN OPPOSITION

TO DEFENDANTS MOTION TO DISMISS

PLAINTIFFS SECOND AMENDED COMPLAINT

2 COMMENTS

  1. En Haïti il n’y a de droits humains il y’a pas de justice c’est un jungle où tout est possible, l’international se met au côté des corrompus pour abattre ce malheureux peuple meurtri, ils torchent la loi ils tuent nos espoir le seul problème que j’ai c’est parce que le peuple est inconscient

  2. Mwen kontan anpil poum mete chapom byen ba pou felicitew Odilon pou gran travay ke wap fè. Nou tout paka bèbè fok genyen yon moun ki brav pou pale , pou plede , pou revandike pou nou. Twop lèse ale m kontan anpil se lite jiskobou. M avek ou Nan travay sa !!

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