Arcahaie, le 18 mai 2019, souvenir d’une femme aux colonnes vertébrales idoines

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par Carly Dollin

En quête désespérée de personnalités politiques portant les gènes de la vérité, la dignité, la décence, l’excellence, l’honnêteté et le courage, Haïti s’est définitivement rendue au lit, ce samedi 18 mai 2019 – à l’issue de ce discours de l’année, ce discours de la décennie, ce discours à la Christiane Taubira – avec le cœur léger, avec un sentiment de fierté et d’espoir dans la promotion et la réconciliation avec les bonnes mœurs et les valeurs.

Mardi 21 mai 2019 ((rezonodwes.com))– Comme un Moïse abandonné en plein désert depuis des décennies, dépourvu du minimum vital, désespéré, agonisant, trépassant, dans le coma, Haïti avait besoin d’une goutte d’eau pour raviver ses signes vitaux. Madame Marie Rosemila Saint-Vil s’est métamorphosée, en cette date mémorable et indélébile du 18 mai 2019, en une véritable Séphora (Exode 18 v 18, 19), une brave, une généreuse et une courageuse pour déposer sur les lèvres du pays, une goutte d’eau salvatrice pour le réanimer, le ressusciter et donc poser les bases et les pions pour le sauver de ces vampires politiques et ces traîtres fils.

Ce 18 mai 2019, le flambeau de la décence, de la vérité et du courage bleuissait et rougissait de mille feux sous un soleil luciférien combiné avec un discours indexant les déshonorables dirigeants, en costume blanc de pharisien, qui avaient des fourmis dans leurs jambes et du chocolat aux 100degrés Celsius dans leurs gueules de vipère. Cette célèbre allocution a vu le président irresponsable et arrogant, les déshonorables parlementaires, les cupides, les dilapidateurs, les animaux et les caméléons politiques culbuter, faucher, désarticuler, disloquer, démantibuler et déboîter par les uppercuts, les apchagis et les dolyopchagis d’une mairesse de forte personnalité qui était en ce jour la porte-parole des petrochallengers, la défenseure de la masse, des étudiants, des Madan Sara, des professeurs, des enfants, de la jeunesse, de la diaspora, des habitants de Carrefour-Feuilles, de La Salline, de Cité de Dieu, qui n’en peuvent plus avec le banditisme d’Etat, l’insécurité officielle et les mensonges présidentiels polymorphes et multicolores.

Un discours fascinant tant par la forme que par le fonds

Le drapeau représente un symbole, une déclaration, la religion et l’essence même d’une nation. Un cours de « Civisme et Moral » a été dispensé à ces déshonorables dirigeants, ces parlementaires, ces imposteurs et ces usurpateurs incapables de lectures et d’écritures rudimentaires. Espérant qu’ils avaient une attention soutenue et des cahiers de note, ces acteurs du Bicentenaire devraient sortir grandis, avec un bagage adéquat pour expliquer à des amis et des membres de la famille qu’ils ont bien appris la leçon, qu’ils savent définitivement ce que représente le bicolore. Des métaphores, des analogies, des phrases ponctuées de faits et d’exemples, tout était présent dans ce discours de l’année. Si le président n’est pas animé par un orgueil chtonien, il devrait pouvoir éviter des « maladresses » à la nation comme celle du 14 février dernier, en sollicitant l’expertise de la Mairesse de l’Arcahaie dans la préparation de ses allocutions. La Mairesse ne passe pas par quatre chemins pour fixer les responsabilités et exiger que des rectifications et des corrections soient apportées par les acteurs épinglés. « Monsieur le président, vous êtes responsable de la joie et de la peine de ce peuple ; vous avez envers la nation des obligations de résultats, de vérité et non de moyens, de promesse et de contre-vérité. Si vous ne pouvez servir le pays avec loyauté, fougue, diligence et passion, vous n’avez rien compris du bicolore ».

Tant que les parlementaires continuent de protéger des criminels dans leurs maisons et leurs véhicules immatriculés OF, tant qu’ils ne jouent pas leurs rôles de vigie pour évaluer les actions du gouvernement, pour se mettre au travail, pour honorer leurs promesses, ils n’ont rien compris du bicolore. La Mairesse a exigé que la présidence et le parlement cessent cette fragilité et cette asthénie spectaculaires de l’économie du pays par l’insécurité galopante, l’injustice, l’impunité, la corruption, la mauvaise gouvernance, les divisions et l’instabilité dont ils sont des responsables, voire des artisans. « Lorsque la politique veut, la police peut ». Pendant que les patrimoines historiques du pays sont délabrés et les places des héros et héroïnes de l’indépendance traités en parents pauvres, les bougies et les chandelles officielles allumées en l’honneur du drapeau sont justes des actes hypocrites. Madame la Mairesse a rallumé la flamme du petrochallenge « Kote Kob Petro Caribe a ?». Enervement, frustrations, déceptions, amertumes constituaient la toile de fonds de ce discours magistral ; mais en bon dirigeant, madame la Mairesse tenait à terminer son allocution sur une note d’invitation au dialogue, qui est la planche de salut, la principale condition pour permettre au drapeau de recouvrer sa beauté, sa fierté, son cachet inspirant et libérateur.

A défaut de conseillers dignes et compétents, le président devrait embaucher des devins

Par ses farouches trahisons, ses souillures et ses profanations répétées envers le bicolore, notamment le 18 juin puis le 18 novembre 2018, on est presque certain que le président avait eu des cauchemars la veille de la fête du Bleu et Rouge, pour ne pas se pointer en bon pharisien à l’Arcahaie en cette illustre date de l’histoire de la première république noire du monde. Monsieur Jomo aurait évité un avilissement, une correction publique, une calamité bien méritée, aux yeux des ancêtres et aux yeux du monde, orchestré par une femme se montrant digne de nos immortels Catherine Flon, Toussaint Louverture, Capois La Mort. Puisqu’il ne dispose pas de consultants et de conseillers compétents pour le guider, l’orienter et le conseiller dans ses prises de décisions, trop souvent catastrophiques, le président ne devrait-il pas alors embaucher un Joseph qui saurait interpréter ses rêves et ses cauchemars ? Au moins, on lui aurait avisé que madame la Mairesse lui réservait une bonne surprise, un cadeau bien mérité, après tant de gabegie, de petitesse, d’incompétence et d’arrogance. « Gouverner, c’est prévoir », à défaut de prévoir un sort politique décevant de ce régime politique kwarshiorkor, avec des données et des faits statistiques et sociopolitiques analysés par des conseillers compétents ou des révélations par des hommes de Dieu, un devin ou un hougan aurait aidé cette présidence en mode titanique fendillé par un iceberg en plein océan, à éviter des affronts. Au moins, ce devin aurait prévu le mets « succulent », ce parfum de marque Archeloise qui embaume la toile, pour solliciter un montage du genre problèmes techniques avec le micro, pour couper cette parole « piment bouc » à la Mairesse.

Lorsque dans un pays, les colonnes vertébrales des premiers ministres, ministres, directeurs généraux, députés et sénateurs sont déformées par la scoliose, la cyphose et la lordose à cause de leur cupidité et de leur soif effrénée à l’enrichissement déloyal et illicite, nous avons besoin de la bravoure, du courage et de la vérité pour remettre les pendules à l’heure.

Par ce discours de la trempe de nos ancêtres, du charisme de Toussaint et de la bravoure de Boukman.  Madame St Vil s’est immortalisée dans le panthéon de l’histoire. Haïti tout entier ne connait pas encore le vécu de cette femme politique digne et bien campée, mais cela fait des lustres que BIC cherchait un Homme/une Femme, nous pouvons en être certains que BIC n’a plus besoin de la lampe de Diogène pour déceler au moins une des nôtres qui s’est émergée en cette prestigieuse date de notre histoire de peuple.

Les flagorneurs, les incompétents, les lâches, les irresponsables ont des adeptes. Il est temps qu’il y ait un revirement dans l’autre sens, dans le bon sens. Haïti rêve d’auditionner sur les ondes et de visualiser sur les petits écrans des dizaines, des centaines et de milliers de Rosemilia St Vil. Tous les secteurs, notamment les médias, temps de jouer vos partitions dans le changement et le développement de notre pays en accordant le micro aux hommes et aux femmes dignes, intègres, courageux et compétents pour nous sortir de cette peur, cette honte et cette infamie qui ont trop duré.

Trop longtemps déjà que notre pays est assiégé par l’indécence, l’incompétence, la cupidité et l’arrogance. Trop longtemps que les fonds publics sont orientés vers des poches parlementaires, présidentiels et des poches individuelles des serpents politiques au détriment de la santé, l’éducation, la culture, l’environnement, la jeunesse et la petite enfance. Trop longtemps dans cette zombification et ce désintérêt pour notre identité et notre patrie, ce qui a prêté le flanc à tous les mauvais sorts, à des mariages malsains entre officiels et bandits, entre corrupteurs et serviteurs de l’Etat, entre dilapidateurs et ministres, entre voleurs et grands conseillers du gouvernement, entre racketteurs et parlementaires.

Tant que nous ne donnons pas cartons rouges à ces vampires politiques – ne pouvant respirer que l’oxygène procuré par les bulles officielles, ces bandits, ces protecteurs d’assassins et de criminels, ces déshonorables dirigeants – nous n’avons rien compris du bicolore ! Il est temps d’emprunter la voie du développement en commençant par brandir un NON, comme l’a fait avec brio la Mairesse de l’Arcahaie, à l’indécence, l’incompétence et la malhonnêteté pour enfin plébisciter la dignité, le savoir, le savoir-faire et le savoir-être à la direction de la nation.

Carly Dollin
carlydollin@gmailcom

2 COMMENTS

  1. Son discours l’a rendu celebre. Nous avons besoin d’une femme celle-la qui sera la prochaine presidente d’Haiti. Une femme qui se laisse acheter ni vendre. Qui appelle le mal mal, l’idiotreie et l’incomptence par leurs noms. Bravo!

  2. Nous avons besoin de personnes telle cette dame, pas necessairement pour president. Arretez de trouver une qualite chez quelqu’un et le proclaimer president. Prenez le temps de decouvrir les qualities d’un president, d’un home d’état, et faites en sortes que vous elisez cette personne la prochaine fois. J’admire cette dame qui a su dire la verite, ce qui prouve qu’elle n’est pas corrompue. Et elle ne devrait pas l’etre. La corruption n’est pas la norme dans la politique. Haiti est devenue une plaie certe, mais la corruption est punie par la prison dans tous les pays du monde.

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